Livre du jour : Andrea Camilleri : Opera Vigàta
Langue originale : langue italienne
Titre original : Brasserie Preston
Année de parution : 1995 année
Traduction: Juan Carlos Gentile Vitale
Évaluation: recommandé au moins
Un dicton populaire le dit déjà : « Un Camilleri par an ne fera pas de mal ». En fait deux, car j’ai récemment revu les conversations de l’écrivain sicilien avec son collègue et ami Manuel Vázquez Montalbán (ici) sur ce blog sacré. C’est en fait le livre qui m’a fait relire ce deuxième, car Camilleri a reconnu dans le premier livre l’effet que le roman avait eu sur lui. PianisteDu MVM, ou plutôt de sa structure, car il lui a donné la solution pour le construire Opéra Vigàta et éviter la platitude qu’aurait produit un type de narration plus conventionnel. Concrètement, l’histoire ne suit pas l’ordre chronologique et les différents épisodes alternent dans le temps (comme le film Pulp Fictionse comprendre). Ce n’est pas le premier roman à utiliser cette technique, et ce ne sera pas le dernier, mais Camilleri a quand même eu raison de l’adopter, car elle ajoute certainement plus d’intérêt à une histoire déjà suggestive. De plus, chaque chapitre commence par une phrase tirée d’une œuvre littéraire ou même d’un opéra célèbre, ou qui souligne la moquerie que l’auteur entendait donner à ce roman.
Mais de quoi s’agit-il exactement ? Opéra Vigàta? Eh bien, à propos de l’opéra, bien sûr ; spécifiquement, Brasserie Preston (Brasserie Preston) de Luigi Rizzi, dont le préfet de Montelusa, le Dr Bortuzzi, monsieur un peu brutal, imposa en 1874 la mission aux habitants du pays voisin de Vigàta – qui, comme le sait tout lecteur de Camilleri, deviendra le Macondo de l’écrivain ; un transfert de son Porto Empedocle natal – contre la volonté générale d’ouvrir son propre théâtre. Comme on pouvait s’y attendre, en raison d’une telle résistance des Vigatens, tout se termine comme un chapelet de l’aube (j’ai déjà dit que l’ordre chronologique de l’histoire est perturbé, donc la révélation de la fin ne peut pas être discutée ici. becquet). L’intrigue, bien qu’elle puisse paraître exagérée, s’inspire d’événements réels survenus dans la ville sicilienne de Caltanissetta en raison de l’imposition du même opéra.
Comme peuvent le deviner tous ceux qui ont déjà lu cet écrivain, Camilleri profite de l’occasion, en plus de nous faire passer un moment très divertissant, grâce à sa maîtrise des ressources de l’humour et, surtout, sa capacité caractéristique à alterner une ligne fine avec des résultats épais et hilarants, pour nous offrir toute une gamme de personnages les plus divers que l’on puisse considérer comme caractéristiques à la fois de la Sicile du XIXe siècle et (peut-être surtout) de la Sicile de la fin du XXe siècle ; Nous trouvons aussi bien des roturiers que des aristocrates, des indépendants, des prêtres, des gangsters – ils ne pouvaient pas être absents -, des autorités de différents degrés… en effet, Camilleri profite de l’occasion pour décortiquer – toujours de manière très amusante – le pouvoir et comment il s’agit d’un exercice. dans lequel le pouvoir politique, le représentant, alors un très jeune pays italien, ne se porte pas très bien (je me demande aussi si ce serait mieux aujourd’hui et pas seulement en Italie, à cause de l’incompétence et même je crains la négligence des responsables les autorités sont trop courantes partout, comme on le voit par exemple dans la gestion des catastrophes naturelles) .
Nous rencontrons donc le docteur Gammacurta, Mme Concetta, Lo Russo et sa veuve bien-aimée, le jeune Gaspàno, le docker Turiddru Macca, l’ingénieur Hoffer, le délégué Puglisi, le redoutable commandant Restuccia, le chanoine Bonmartino… et bien d’autres personnages. cela ravira le lecteur qui décide de lire ce livre. Ce qui, comme je l’ai dit, de par la perturbation chronologique (il vaudrait mieux dire séquence alternée) peut causer des difficultés initiales, mais après quelques pages, c’est quelque chose qui donne un avantage au roman et le rend encore plus mémorable.
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