Journaux des femmes de la cour de Heian

Journaux des femmes de la cour de Heian

L’original de l’idiome: Japonais (période Heian)

Titre original: Izumi Shikibu Nikki;

Traduction: Xavier Rosa Ferrer

Année de parution: 1008; 1010 ; 1059

Évaluation: recommandé pour les personnes intéressées

Cette édition rassemble trois femmes qui ont écrit ensemble des œuvres aujourd’hui considérées comme des classiques de la littérature japonaise, remarquables pour la profondeur et la richesse de leur description de la vie à la cour impériale de la période Heian (794-1185).

Journal d’Izumi Shikibu: Izumi Shikibu était une célèbre poétesse et courtisane. Son journal est un ouvrage semi-autobiographique qui raconte son histoire d’amour avec le prince Atsumichi. L’œuvre est pleine de poésie waka (la force de ce type d’œuvre) et mêle prose et poésie pour refléter ses émotions et ses expériences à la cour. Il est connu pour son style lyrique et l’introspection émotionnelle qu’il livre.

Journal de Murasaki Shikibu: Murasaki Shikibu est l’auteur du Roman du Genji (Genji Monogatari), dont une critique peut être trouvée sur notre blog. Son journal fournit un récit intime de sa vie à la cour de l’impératrice Shōshi, décrivant à la fois les aspects cérémoniaux ainsi que les rivalités et la vie quotidienne à la cour, dans le style de Genji Monogatari. C’est un témoignage précieux de la vie de cour et offre une perspective unique sur la vie d’une femme de l’époque.

Journal de Dama Sarashina: Ce journal a été écrit par une femme anonyme, mais qui est classiquement connue sous le nom de Lady Sarashi. C’est le plus personnel des trois, racontant sa vie depuis sa jeunesse jusqu’à l’âge adulte et son désir constant de lire des histoires et des romans (y compris, bien sûr, Genji Monogatari). Le journal est connu pour son ton mélancolique et sa contemplation de l’impermanence de la vie, un thème commun dans la littérature japonaise de l’époque.

Bien que ces trois journaux diffèrent par leur style et leur orientation, ils partagent plusieurs éléments qui les unissent en tant qu’expressions littéraires de la période Heian. Premièrement, ils sont tous écrits par des femmes nobles qui ont utilisé l’écriture comme moyen d’explorer et d’exprimer leurs émotions dans un environnement où l’introspection et la sensibilité poétique étaient très valorisées. Ces journaux combinent prose et poésie waka, mêlant récit et réflexion lyrique. De plus, les trois journaux offrent une vision personnelle et nuancée de la vie aristocratique, se concentrant principalement sur le caractère éphémère de l’existence et des relations humaines.

Malgré des similitudes de contexte et de style, les journaux présentent des différences significatives qui reflètent la personnalité et l’approche uniques de chaque auteur, ce qui les rend intéressants à lire ensemble. Diary of Izumi Shikibu se distingue par sa nature passionnée et se concentre sur une histoire d’amour intense et chargée d’émotion. En revanche, le journal de Murasaki Shikibu est plus observationnel et descriptif, se concentrant sur la vie à la cour impériale et offrant une vision plus large des rituels, des intrigues et des dynamiques sociales de son environnement. En revanche, le journal de Lady Sarashina a un ton plus contemplatif et se concentre moins sur les événements sociaux. Ainsi, les trois journaux se complètent très bien, nous donnant une idée de la vie et des procès à la cour de Heian, principalement ceux qui inquiétaient les femmes qui, bien qu’elles vivaient dans ce prétendu paradis, étaient subordonnées, en premier lieu, aux hommes de la cour. la famille et, d’autre part, à la structure sociale du passé, qui peut nous paraître aujourd’hui incompréhensible.

Autres œuvres de Murasaki Shikibu examinées sur ULAD : Genji Monogatari

Oliver Langelier

Une peu plus sur moi, passionné par les nouvelles tek et l'actualité. Je tâcherai de retranscrire toutes mes découvertes. Oliver Langelier