Livre du jour : Guzel Yájina : Train pour Samarkand

L’original de l’idiome: langue russe

Livre du jour Guzel Yajina Train pour Samarkand

Année de parution : L’année 2024
Traduction: Jorge Ferrer
Évaluation: Fortement recommandé

Le voyage en tant que motif central du texte est quelque chose de presque aussi ancien que la littérature elle-même. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de donner des exemples, mais j’en donnerai deux Train pour Samarcande : Michel Strogoff de Jules Verne et l’exode biblique.

Michel Strogoff sert de cadre de référence spatial (un voyage de Moscou à Irkoutsk devient un voyage de Moscou à Samarkand) et de lien avec les romans d’aventures classiques, une des lectures possibles du roman. La référence biblique est appropriée car le voyage à Samarkand est en grande partie une recherche de la terre promise, mais aussi un chemin vers une rédemption personnelle et, d’une certaine manière, collective.

L’intrigue du roman consiste à emmener un convoi de 500 orphelins de Moscou à Samarkand. Nous sommes en 1923 et la pauvreté, la pénurie et la maladie sévissent dans l’URSS d’après-guerre. Dans ce contexte, le chef du convoi Dejev, le commissariat Belaja et l’infirmière Bug (avec plusieurs secondaires) doivent affronter le choléra, le manque de nourriture et de carburant, les bandits et les bureaucrates, parfois la même personne, etc. dans lequel les démons intérieurs sont presque aussi dangereux que les risques extérieurs.

En chemin, ils rencontrent des personnages et des situations qui reflètent la situation politique et sociale de l’URSS de l’époque, Des moments difficiles comme un hachoir à viande, ce qui serait une lecture plus historique du roman. En plus de cela et de ce qui a déjà été mentionné Train pour Samarcande Il a également une lecture plus proche du picaresque et du conte de fées gothique, notamment dans les fragments où l’auteur change de rythme et passe d’un récit plus ou moins conventionnel à un monologue intérieur, dans lequel brille la poétique de l’horreur.

Donc Train pour Samarcande C’est une histoire de la bonté qu’on peut trouver au milieu de l’horreur, un roman qui mêle l’intime et l’horrible avec des personnages bien développés, et qui progresse à un rythme bon et régulier au fil de ses près de 600 pages. Un roman très, très russe, qui, malgré certains passages dans lesquels l’auteur utilise des ressources « plus modernes », a une forte saveur classique. Le temps nous dira si ce sera le cas ou non.

Oliver Langelier

Une peu plus sur moi, passionné par les nouvelles tek et l'actualité. Je tâcherai de retranscrire toutes mes découvertes. Oliver Langelier